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September, 2012
Coatcheck reality

Coatcheck reality

 

Je vous ai parlé plus tôt de mon expérience au FOÉ, mais elle ne serait pas complète sans ces quelques photos. L’exposition à duré 3 jours et dès le début, l’imageur d’histoire en moi était titillé!

Face à mon kiosque se trouvait cette charmante jeune fille. Son kiosque était une oeuvre vivante, les gens pouvaient y déposer pour vrai leurs manteaux ou tout simplement regarder l’affiche et voir sa réalisation en 4 dimensions!

Elle a travaillé il y a quelques années au vestiaire d’un bar et un des employé lui demandait souvent de lui accorder un baiser. Un jour, il apprend qu’elle étudie en art et lui demande de lui faire un dessin sur leur baiser. (Qu’il attend toujours) Elle lui est donc revenue avec une affiche sur laquelle était inscrit: KISS, IN YOUR DREAM! Elle ne l’a jamais revu.

Alors voilà l’idée de son oeuvre, un “coat check”, à mi-chemin entre la réalité et le rêve.

De mon point vue, je voyais surtout une jeune fille dans une lumière un peu glauque, avec une allure un peu rétro, derrière un kiosque intrigant.

La dernière soirée j’ai donc apporté mon appareil… pour le laisser sous la table. J’ai beaucoup de difficulté à aller vers les étrangers, engager la conversation, socialiser au-delà de mon cercle familier et réconfortant d’amis proches. C’est peut-être pour cette raison que je suis si bien derrière ma lentille; à observer le monde au lieu d’interagir avec lui directement!

Donc, les heures passaient et je me disais que j’aurais adoré faire quelques photos avec elle, et que tant pis, ce n’était pas le moment. Et une fois résigné, quelle ne fut pas ma surprise de la voir approcher avec son iphone pour me demander si j’accepterais de prendre quelques clichés d’elle avec son installation; j’ai dit oui, mais à la condition que je puisse en prendre aussi avec ma caméra!

Et voici le résultat! J’adore ces photos, en particulier celle où son visage est dans l’ombre et l’on voit l’affiche à l’arrière. Avec cette simple image, combien d’histoires je pourrais créer, quel magnifique personnage de film noir elle pourrait devenir!

Une chose est certaine, ils pourront bien dire non s’ils veulent, mais je ne laisse plus passer la chance de demander à des étrangers de devenir, pour quelques instants, les protagonistes d’une photo ou d’une histoire à venir!

 

Éric

P.s Prenez quelques secondes et rendez-lui visite !

Exposition FOE 2012

Exposition FOE 2012

 

Je sais, je sais, je manque un peu d’assiduité sur ce blogue! Pour moi, le problème est toujours une question de pertinence et d’impact; écrire et montrer je veux bien, mais pas pour dire n’importe quoi non plus! Mais peut-être n’est-ce qu’une défaite pour éviter d’occuper mon espace artistique!

Ce qui m’emmène à vous parler de mon expérience au Festival de l’Outaouais Émergent.

Cette année, dans le cadre du FOE 2012, j’ai participé à la foire artistique Radio Canada. Il s’agissait de ma première exposition à titre de photographe et  je dois vous avouer que dans les premières heures, je me suis vraiment senti comme un imposteur.

Tout autour de moi se trouvaient des bédéistes, des artistes peintres, des artisans (sculptures, bijoux, etc.). Et je trouvais que mes quelques photos étaient un peu hors contexte. Non pas parce que je doute de la photographie comme médium artistique, mais plutôt parce que je trouve que la photo prend son sens dans l’oeil du photographe. Toujours est-il que les premiers instants ou les gens ont commencé à se balader entre les kiosques m’ont quelque peu angoissé!

Et puis le miracle s’est produit…

Les gens ont aimé.

J’ai l’impression que j’arriverais assez mal à décrire la sensation extraordinaire de paix et épanouissement qui ont pu me submerger dès les premiers commentaires, mais je peux dire que ce fut à la fois apaisant et émouvant.

De savoir qu’une de nos oeuvres peut attirer l’oeil d’un étranger, l’intriguer ou bien même l’émouvoir est une sensation particulière, j’irais jusqu’à dire une forme de validation.

Et au-delà, il y a eu aussi le plaisir de tout simplement discuter photographie avec d’autres passionnés qui voulaient savoir d’où venait l’inspiration, qui voulait discuter de leur propre photo ou bien échanger sur l’interprétation de certaines photos, qui je dois l’admettre, quelques fois me dépassait un peu!!

Et bien sûr le plaisir immense de vendre! Je ne le dis pas avec l’idée brute et froide du plaisir mercantile, mais plutôt avec la modestie de quelqu’un qui est encore étonné que des gens puissent vouloir acheter des oeuvres que j’ai créées. Les aimer peut-être, mais les acheter! Soyons clairs, j’ai déjà vendu des photos ou même des vidéos, mais il s’agissait de commande, de contrat, jamais un geste spontané d’un étranger qui reste silencieux devant une de mes oeuvres et qui après quelque instant se retourne, me regarde en souriant et demande : combien?

Pour moi cette exposition restera à jamais particulière, tout comme la première photo que j’y ai vendue. J’ai grandi de cette expérience comme personne et aussi comme artiste.

Eric